Les élèves de Terminale de l’Internationale French School (Singapore) ont rencontré Aurore Prudent-Roiland, fondatrice de l’association Les Oursins. Découvrez le compte-rendu de cet interview.
Contexte
Lilli, Ombeline, Charlotte et Elyse, élèves de Terminale A, sont engagées dans le Groupe humanitaire des Terminales (Groupe GH EMC), créé cette année dans le cadre de l’Éducation Morale et Civique.
Dans le cadre d’un projet de soutien matériel et financier à l’association Les Oursins – Enfants des Trottoirs, elles ont pu rencontrer et interviewer, la fondatrice de cette ONG, Aurore Prudent-Roiland. L’association Les Oursins – Enfants des Trottoirs, créée en 1996, a pour mission d’aider au développement et à l’équilibre de l’enfance défavorisée aux Philippines.
Suite à cette rencontre les élèves ont pris leur plume et rédiger un article, sur la base de l’interview, intitulé « Les Oursins : l’appel des enfants des bidonvilles ».
Retrouvez ci-dessous l’article rédigé par les élèves :
Présentation
En 1995, Aurore Prudent-Roiland participe à sa première mission humanitaire aux Philippines avec l’Association Sœur Emmanuelle, une ONG créée par une religieuse qui a beaucoup œuvré à l’amélioration des conditions de vie des enfants dans les bidonvilles du Caire dans les années 1980.
Inspirée, elle crée la même année sa propre association, Les Oursins – Enfants des Trottoirs, et lui assigne pour mission de favoriser la protection et le développement éducatif et affectif des enfants des rues aux Philippines, à Manille comme en province. Dans un pays où 80% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, près de 50 000 enfants sont jetés à la rue et subissent la faim, la maladie, la prostitution et toutes sortes de trafics. C’est en pensant aux aiguilles des oursins qu’Aurore trouve le nom de son association, car les enfants des bidonvilles manillais ne sont pas faciles à apprivoiser !
Ses engagements
Même si de nombreuses associations humanitaires étaient déjà présentes aux Philippines, pour Aurore, il manquait un élément essentiel aux enfants des bidonvilles : le jeu. Voilà pourquoi, avec son association, elle a lancé le concept original de la ludothèque, espace thérapeutique où les enfants peuvent jouer et lire, participer à des ateliers de peinture, de cuisine, de danse, de musique, ou faire du sport ou des jeux en extérieur.
La première ludothèque a ouvert ses portes à Manille en 2000 et depuis quatre autres ont été créées à Biri Samar, à Dulag Leyte, à Parañaque et à Calamba. La ludothérapie permet à chaque enfant d’exprimer ses émotions, de développer des talents, de s’épanouir, d’être un enfant comme les autres enfants. Dans l’enfer des bidonvilles, le jeu redonne aux enfants le goût de vivre, l’envie et la force de se recréer. Aurore se souvient d’un gang d’enfants d’une dizaine d’années arrivés un jour aux abords d’une ludothèque, méfiants et armés ; quand ils sont rentrés, ils ont posé les armes devant legos et poupées. “J’ai déjà vu des personnes de 20 ans à qui on a volé l’innocence retrouver un peu de leur âme d’enfant.”, confie-t-elle.
En outre, l’association des Oursins organise des sorties culturelles pour permettre aux enfants de s’évader quelques heures de leur quotidien miséreux et leur redonner de l’énergie et de l’espérance. Grâce à son programme de parrainage scolaire, plus de 250 enfants ont pu être scolarisés et une vingtaine poursuivre des études supérieures.
L’ONG apporte aussi une aide sociale et médicale aux familles des enfants qu’elle suit et participe à des projets d’aménagements d’infrastructures publiques et privées, ainsi qu’à la mise en œuvre de programmes pour apporter une aide d’urgence aux populations sinistrées après les inondations ou les typhons auxquels sont exposées les îles philippines.
En 2012, l’association reçoit la médaille d’or de la ligue du Bien Public à l’UNESCO.
Les difficultés actuelles
Dans le contexte du confinement très strict, décrété le 13 mars 2020 aux Philippines, et qui dure depuis plus d’un an maintenant, les conditions de vie des enfants des bidonvilles et de leur famille se sont encore considérablement dégradées. Avec l’interdiction de sortir pour les moins de 21 ans et les plus de 60 ans, excepté pour les soins médicaux, les enfants scolarisés dans les écoles publiques n’ont pu y retourner depuis mars 2020 et plus des trois-quarts n’ont pas d’ordinateur et d’Internet pour suivre les cours à la maison.
Pour faire face à la crise économique et sociale inédite engendrée par cette situation, l’ONG des Oursins a donc dû redéfinir ses modes d’actions : elle procède à des distributions alimentaires et apporte un soutien financier, médical et affectif aux familles des bidonvilles en détresse. Or, depuis sept mois, aucune collecte ou événement pour rassembler des fonds n’a pu être organisé pour les activités et le fonctionnement des Oursins alors que l’ampleur de la catastrophe s’accroît.
Voilà pourquoi Aurore nous adresse un appel pressant, car “les enfants des bidonvilles ont plus que jamais besoin de votre soutien : ils sont confinés dans des taudis de 5 à 9 m², dans une grande promiscuité avec les autres membres de leur famille, près des égouts, dans le noir, car ils n’ont pas toujours l’électricité, sans accès aux toilettes ni aux douches, avec pour seul échappatoire les images d’une télévision souvent volée ou la musique d’un karaoké”.
Le groupe humanitaire des Terminales avait à cœur d’organiser une collecte de biens de première nécessité auprès des classes de primaire, mais en raison des restrictions singapouriennes liées à la pandémie, il n’a pu mener à bien son projet. C’est pourquoi, ses membres sollicitent aujourd’hui votre participation, même modeste, à travers un don financier, matériel ou le parrainage d’un enfant, pour aider Les Oursins à soulager l’insupportable quotidien des enfants des bidonvilles manillais !
“We cannot all do great things, but we can do small things with great love”.
– Mother Teresa
Les modalités de participation sont accessibles sur le site Les Oursins ici.
Pour en savoir plus sur le groupe humanitaire de l’IFS, cliquez ici.